Une guerre commerciale totale entre les États-Unis et le Mexique peut-elle être évitée ou est-ce un moment fragile pour la diplomatie? La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum insiste sur le fait qu’il n’y aura pas de “guerre tarifaire”, mais les problèmes sous-jacents sont-ils résolus? Les remarques confiantes de Sheinbaum sont intervenues juste après un appel téléphonique avec le président élu des États-Unis, Donald Trump, mercredi. Mais qu’a-t-il été convenu lors de leur conversation? Y a-t-il eu un réel changement de politique ou simplement un geste politique pour apaiser les tensions?
Trump a présenté cet appel comme une percée, affirmant que Sheinbaum avait accepté de réduire la migration non autorisée du Mexique vers les États-Unis. Mais qu’implique réellement cet accord? Sheinbaum elle-même a publié une déclaration plus tard dans la journée, affirmant: « Les migrants et les caravanes sont pris en charge avant d’atteindre la frontière. » Mais est-ce un engagement ferme ou simplement une description des efforts déjà en cours?
Depuis des années, les autorités mexicaines sont critiquées pour leur gestion des caravanes de migrants. Ces groupes de migrants voyageant ensemble vers la frontière américaine ont été bloqués par la police mexicaine ou renvoyés vers l’Amérique centrale. La déclaration de Sheinbaum réaffirme-t-elle simplement une politique déjà en place ou signale-t-elle un nouvel engagement à des actions plus agressives ?
Pendant ce temps, l’ombre des tarifs proposés par le président Trump plane lourdement. Trump a menacé d’imposer un tarif de 25 % sur les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la nécessité de stopper l’immigration illégale et le flux de fentanyl vers les États-Unis. Mais dans quelle mesure s’agit-il d’une véritable politique, et dans quelle mesure est-ce un moyen de tirer parti du commerce pour des gains politiques?
Bien que Sheinbaum reste optimiste quant à la possibilité d’éviter la situation, beaucoup au Mexique s’inquiètent profondément des conséquences économiques potentielles. Les tarifs américains pourraient affecter de manière disproportionnée des industries mexicaines emblématiques, comme la culture des avocats, où les petits producteurs craignent que des prix plus élevés n’incitent les consommateurs américains à abandonner leur précieuse guacamole.
En outre, que se passerait-il si les États-Unis appliquaient des tarifs sur les produits du Mexique, du Canada et de la Chine? Des estimations suggèrent que cela pourrait représenter 266 milliards de dollars de recettes fiscales, les consommateurs américains ressentant l’impact sous forme de prix plus élevés. Cependant, un tel choc économique pourrait-il entraîner davantage de tensions dans une relation déjà tendue entre les États-Unis et le Mexique?
Alors que Sheinbaum se prépare à ce que beaucoup espèrent être une résolution pacifique, le Mexique pourra-t-il répondre aux demandes complexes consistant à stopper l’immigration illégale tout en évitant une guerre tarifaire économiquement dommageable ? Et combien cela représente-t-il pour les Mexicains ordinaires qui dépendent du commerce avec les États-Unis pour leur subsistance ? Les réponses restent floues, mais une chose est sûre : la route diplomatique à venir est loin d’être lisse.