Un Grand Chef S’éteint
Le Cameroun pleure la perte d’un de ses leaders les plus emblématiques, Sa Majesté Tchoua Kemajou Vincent, décédé le 6 décembre 2024 en Suisse des suites d’une maladie. À la fois gardien des traditions et visionnaire, il a régné pendant quatre décennies sur la communauté Bazou, transformant sa chefferie en un exemple d’unité, de développement et de modernité.
Un Défenseur de la Culture et des Traditions
Sa Majesté Tchoua Kemajou Vincent était reconnu pour son engagement inébranlable à protéger et promouvoir le patrimoine culturel de son peuple. Dès son intronisation en 1984, il a œuvré à maintenir les coutumes ancestrales tout en adaptant la chefferie aux défis contemporains. Lors de la célèbre fête de Koki, il déclarait fièrement: « Le koki n’est pas qu’un plat, c’est un symbole de partage et de rassemblement pour nous, Bazou. » Son rôle s’étendait bien au-delà de son territoire. Il a aussi été un acteur central dans la préservation de l’identité culinaire camerounaise, défendant la place du koki dans l’héritage national, même au milieu des controverses culturelles.
Un Leadership Visionnaire
Plus qu’un leader traditionnel, Sa Majesté Tchoua Kemajou Vincent a incarné un véritable leadership progressiste. Il déclarait lors d’une interview marquante: « C’est moi qui désigne le Fo’o à Bangou », soulignant ainsi son rôle clé dans les processus de gouvernance traditionnels de l’Ouest-Cameroun. Ce charisme et cette autorité ont permis de résoudre des crises majeures, notamment celle de la succession à la chefferie Bangou. Sa gestion du conflit, en conjuguant diplomatie et tradition, a renforcé sa réputation de médiateur et de bâtisseur d’unité entre les chefs de la région. Sa capacité à fédérer autour des valeurs communes est un témoignage de son intelligence politique et culturelle.
Une Vie Dédiée à la Diaspora et au Développement
Fervent partisan des échanges avec la diaspora camerounaise, Sa Majesté voyait en elle un pilier essentiel pour le développement de la communauté Bazou. Ses séjours en Europe, notamment en Suisse, ont contribué à tisser des ponts entre les Bazou de l’extérieur et ceux du Cameroun. Il disait souvent: «Notre peuple est fort lorsqu’il est uni, qu’il soit ici ou ailleurs.»
Un Héritage Immorte
Le règne de Sa Majesté Tchoua Kemajou Vincent restera gravé dans les mémoires. Il a transformé la chefferie Bazou en un phare de modernité enracinée dans les valeurs culturelles. À l’heure où le peuple Bazou se prépare à lui rendre hommage et à choisir un successeur, son héritage continue de guider les siens. Que son âme repose en paix. Sa vision et son exemple continueront d’inspirer des générations à venir, rappelant à tous que tradition et innovation peuvent coexister pour bâtir un avenir prometteur.
