TRUMP RETIRE LES ÉTATS-UNIS DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU, ABANDONNANT LE LEADERSHIP MONDIAL

Franck Gutenberg
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Dans un nouvel acte de défiance vis-à-vis du multilatéralisme, le président Donald Trump a signé, le 3 février 2025, un décret mettant officiellement fin à la participation des États-Unis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH). Cette décision, qui suspend toute implication et tout financement américains envers le conseil, a immédiatement suscité une vague de critiques de la part des défenseurs des droits humains et des dirigeants mondiaux. Ces derniers avertissent que cette initiative risque d’encourager les régimes oppressifs et d’affaiblir les efforts internationaux visant à tenir les responsables de violations des droits humains pour comptables de leurs actes.

L’administration Trump a justifié ce retrait en accusant le conseil de « biais anti-américain » et en affirmant qu’il n’a pas rempli sa mission de protection des droits humains. « Le CDH de l’ONU est devenu un instrument politique qui cible injustement les États-Unis et leurs alliés, tout en permettant à de véritables auteurs de violations des droits de l’homme d’échapper à toute sanction », stipule le décret présidentiel. L’administration reproche également au conseil de favoriser l’antisémitisme, en soulignant ses fréquentes critiques à l’égard d’Israël.

Cependant, les détracteurs de cette décision y voient une tentative manifeste de soustraire les États-Unis à toute responsabilité sur la scène internationale. Le représentant Jim McGovern a qualifié cette décision de « dangereuse et honteuse », affirmant qu’elle constitue une victoire pour les dictateurs et affaiblit la capacité des États-Unis à influencer les politiques mondiales en matière de droits de l’homme. Les organisations de défense des droits humains craignent que ce retrait n’envoie un message clair : les violations des droits humains ne seront plus une priorité de la politique étrangère américaine.

Au-delà du retrait du conseil, le décret met également fin au financement américain de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui fournit une aide essentielle aux réfugiés palestiniens. Cette décision devrait aggraver la crise humanitaire dans la région et attiser davantage les tensions au Moyen-Orient.

Les implications de ce retrait vont bien au-delà du simple symbole. Sans la participation des États-Unis, les gouvernements autoritaires risquent de renforcer leur influence sur les discussions relatives aux droits humains, compromettant encore davantage la crédibilité déjà fragile du conseil. De plus, les États-Unis pourraient perdre un levier diplomatique crucial dans les négociations sur les abus des droits de l’homme dans des pays comme la Chine, la Russie et la Corée du Nord.

Les partisans de la décision de Trump estiment que le CDH est depuis longtemps dysfonctionnel, permettant à certains des pires violateurs des droits humains – tels que le Venezuela et la Chine – d’en être membres tout en évitant toute conséquence significative. Ils considèrent ce retrait comme une étape nécessaire pour inciter à une réforme.

Quelle que soit la position adoptée, cette décision marque un tournant dans le rôle des États-Unis sur la scène internationale. Plutôt que de mener la lutte pour les droits humains, les États-Unis s’en retirent, laissant un vide qui pourrait être comblé par des nations ayant bien moins de considération pour la liberté et la démocratie. Alors que le monde observe, une question demeure : qui prendra désormais le flambeau de la défense des droits humains en l’absence de l’Amérique ?