Patrice Motsepe: Une Réélection Annoncée, Une CAF en Pleine Mutation
Ce mercredi 12 mars, la Confédération Africaine de Football (CAF) a tenu sa 14ᵉ assemblée générale extraordinaire au Caire, une réunion cruciale pour l’avenir du football africain. Si la réélection de Patrice Motsepe ne faisait aucun doute – seul candidat en lice –, les batailles pour le renouvellement du comité exécutif et du Conseil de la FIFA ont révélé des tensions et des jeux d’influence insoupçonnés.
Motsepe, un Patron Incontesté mais Contesté
Arrivé à la tête de la CAF en 2021 grâce à un consensus orchestré par la FIFA et Gianni Infantino, le milliardaire sud-africain s’est progressivement imposé comme une figure incontournable du football africain. Son bilan économique plaide en sa faveur, avec des finances redressées et une meilleure visibilité des compétitions africaines. Pourtant, certaines voix s’élèvent contre une gestion jugée trop centralisée et influencée par des intérêts extérieurs.
“Nous avons encore beaucoup à faire pour rendre le football africain compétitif à l’échelle mondiale”, a déclaré Motsepe après son élection, insistant sur la nécessité d’une CAF plus autonome et d’une gouvernance plus efficace.
Samuel Eto’o: Un Nouveau Poids-Lourd dans l’Arène
L’une des surprises de cette assemblée a été l’entrée de Samuel Eto’o au comité exécutif de la CAF. D’abord rejetée en raison d’une condamnation pour des accusations liées à des paris sportifs, sa candidature a été réhabilitée par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), lui permettant d’être élu par acclamation.
L’ancien attaquant vedette du FC Barcelone et actuel président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) pourrait bien jouer un rôle clé dans les prochaines décisions stratégiques de la CAF. S’il n’a pas été nommé vice-président, il devrait néanmoins hériter de la présidence d’une commission influente.
Les Grands Perdants: Senghor et Diallo Écartés
Si certains, comme le Marocain Fouzi Lekja et l’Égyptien Hany Abou Rida, ont réussi à conserver leur siège au Conseil de la FIFA, d’autres ont subi une véritable déroute. Le Sénégalais Augustin Senghor et l’Ivoirien Yacine Idriss Diallo, pourtant bien ancrés dans les hautes sphères du football africain, ont été recalés au profit de figures montantes comme le Nigérien Djibrilla Hima Hamidou, alias “Colonel Pelé”, et le Mauritanien Ahmed Yahya.
Cette redistribution des cartes au sein du Conseil de la FIFA traduit un basculement des forces en faveur de nouveaux acteurs cherchant à peser davantage sur les décisions du football mondial.
Un Futur Incertain pour la CAF?
Si cette assemblée a confirmé la mainmise de Motsepe sur la CAF, elle a aussi mis en lumière une recomposition des alliances et une montée des tensions entre les différentes fédérations africaines. La quête d’indépendance vis-à-vis de la FIFA, la réforme des compétitions africaines et la gestion des droits commerciaux restent des défis de taille pour ce nouveau mandat.
Les mois à venir s’annoncent décisifs pour voir si la CAF, sous la direction de Motsepe et avec l’arrivée de figures comme Eto’o, saura réellement renforcer son autonomie et asseoir le football africain sur la scène internationale.