LES ÉTATS-UNIS SOUTIENNENT L’OCTROI DE DEUX SIÈGES PERMANENTS POUR L’AFRIQUE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU

By Franck Gutenberg
Credit: USUN/Don Conahan

Malgré ses 54 États membres des Nations Unies et une population de plus de 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique n’est représentée au Conseil de sécurité de l’ONU que par deux sièges non permanents, renouvelés tous les deux ans. Ce manque de représentation permanente est de plus en plus perçu comme un frein à la voix africaine sur les grandes questions mondiales, particulièrement celles liées à la paix et à la sécurité.

Face à cette situation, les États-Unis ont récemment déclaré leur soutien à l’attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité pour l’Afrique. Cette position marque un tournant significatif dans les discussions sur la réforme de l’organe principal de maintien de la paix et de la sécurité internationale.

 

Un soutien stratégique des États-Unis

 

La prise de position des États-Unis en faveur de la représentation permanente de l’Afrique intervient dans un contexte où de nombreux pays du Sud global, et en particulier en Afrique, réclament une réforme du Conseil de sécurité. Le président américain, ainsi que des hauts responsables de son administration, ont affirmé que l’élargissement du Conseil de sécurité avec une meilleure représentation africaine est une nécessité pour refléter le poids croissant de l’Afrique dans les affaires internationales.

 

Les États-Unis estiment que l’Afrique, en tant que continent avec une population et une influence économique croissantes, doit avoir une voix permanente pour contribuer aux décisions qui impactent directement ses intérêts et son développement.

 

Un appel pour une réforme du Conseil de sécurité

 

Le Conseil de sécurité, composé de 15 membres, dont cinq permanents avec droit de veto (États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni), est souvent critiqué pour son manque de représentativité géopolitique actuelle. Des pays émergents comme l’Inde, le Brésil et des États africains comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud militent depuis longtemps pour une réforme de cet organe, afin de mieux refléter la réalité géopolitique contemporaine.

 

L’Afrique, qui est souvent au centre des décisions du Conseil de sécurité, que ce soit en matière de maintien de la paix ou de gestion des crises humanitaires, est particulièrement désavantagée. L’attribution de sièges permanents permettrait au continent de peser plus efficacement sur les décisions qui le concernent directement.

 

Les perspectives de réforme

 

Bien que le soutien des États-Unis soit un pas en avant, la réforme du Conseil de sécurité reste un processus complexe nécessitant un consensus des membres actuels. Les cinq membres permanents doivent approuver toute modification, ce qui pourrait s’avérer difficile compte tenu des rivalités géopolitiques actuelles.

 

Cependant, les déclarations américaines ouvrent la voie à un débat plus large sur la légitimité et l’efficacité du Conseil de sécurité dans sa forme actuelle. Pour l’Afrique, l’obtention de sièges permanents pourrait être une avancée historique, lui permettant de participer pleinement à la gouvernance mondiale et de défendre ses intérêts sur la scène internationale.

 

Avec le soutien croissant d’acteurs mondiaux comme les États-Unis, l’Afrique pourrait enfin voir ses aspirations à une représentation équitable au sein du Conseil de sécurité de l’ONU se réaliser, marquant ainsi un tournant décisif pour le continent.