LE SOUDAN ACCUSE LES ÉMIRATS ARABES UNIS DE VIOLATION DE LA CONVENTION SUR LE GÉNOCIDE, EXIGE UNE ACTION DE LA COUR DE L’ONU

By Patsonvilla, USAfrica News Inc.
Reuters

LA HAYE — Le Soudan a déposé une plainte officielle devant la Cour internationale de justice (CIJ), accusant les Émirats arabes unis (EAU) de violer la Convention de 1948 sur le génocide en soutenant financièrement et militairement les Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire impliqué dans le conflit brutal du Soudan. Les Émirats ont immédiatement rejeté les accusations, qualifiant la plainte de “coup de publicité” et promettant de la faire rejeter.

Le gouvernement soudanais affirme que le soutien des EAU aux RSF, accusés de graves violations des droits de l’homme, notamment de génocide, meurtres, viols et déplacements forcés, a directement contribué aux atrocités contre le peuple Masalit dans les régions dévastées du Soudan. Les EAU, quant à eux, ont répondu que cette plainte visait simplement à détourner l’attention de la responsabilité de l’Armée soudanaise dans la violence.

“Cette plainte n’a aucune base juridique ou factuelle”, a déclaré un porte-parole des Émirats, qui a également souligné la complicité des Forces armées soudanaises dans la dévastation généralisée de la guerre. Les Émirats ont appelé à un rejet immédiat de cette plainte, insistant sur le fait qu’ils œuvraient pour la paix et un cessez-le-feu dans la région.

Le Soudan demande des mesures provisoires urgentes de la CIJ, y compris la demande que les Émirats prennent des mesures pour empêcher les meurtres et les crimes contre le peuple Masalit. La guerre, qui a éclaté à la mi-avril 2023, a tué plus de 24 000 personnes et déplacé des millions d’autres, avec de nombreux réfugiés fuyant vers les pays voisins. Le conflit a dégénéré à partir des tensions entre l’armée soudanaise et les RSF, et s’est rapidement étendu à d’autres régions du pays.

Cette bataille judiciaire intervient après de nouvelles révélations, notamment des rapports soutenus par le gouvernement américain liant des avions émiratis à des transferts d’armes pour les RSF. Malgré les démentis persistants des Émirats, ces allégations continuent d’alimenter les soupçons quant à l’implication de l’État du Golfe dans le conflit sanglant du Soudan.

Alors que l’affaire à la CIJ se poursuit, tous les regards sont tournés vers la cour pour savoir si elle interviendra pour résoudre ce qui est devenu l’un des conflits les plus dévastateurs de l’histoire récente de l’Afrique. Le processus long des procédures juridiques internationales continuera à se dérouler, le Soudan espérant un tournant dans sa quête de justice.