LE SOMBRE SECRET DE L’ONU: PLUS DE 100 ACCUSATIONS D’INCONDUITE SEXUELLE EN 2024 – QUI EST RÉELLEMENT TENU RESPONSABLE?

By Franck Gutenberg
U.N. Secretary-General Antonio Guterres (Salvatore Di Nolfi/Keystone via AP)

Une crise qui s’aggrave : L’échec persistant de l’ONU dans la gestion des violences sexuelles

Depuis des années, l’Organisation des Nations Unies est secouée par des scandales impliquant ses forces de maintien de la paix et ses missions politiques, accusées d’abus sexuels et d’exploitation à travers le monde. Mais le dernier rapport publié en 2024 met en lumière une réalité glaçante : le problème n’est pas seulement persistant, il est peut-être même institutionnalisé.

Malgré des promesses répétées de réformes et de responsabilité, plus de 100 accusations d’abus sexuels et d’exploitation ont été recensées en 2024 au sein des missions de l’ONU. Parmi elles, 65 victimes principalement des femmes affirment avoir été violées et avoir donné naissance, réclamant une pension alimentaire aux auteurs présumés. Pourtant, la justice reste hors de portée.

Où sont les auteurs présumés ?

Le rapport révèle que 82 % de ces cas proviennent de deux pays africains : la République démocratique du Congo (44 cas) et la République centrafricaine (40 cas). Ces régions sont depuis longtemps au cœur des scandales de maintien de la paix de l’ONU, où les soldats, censés protéger les populations, se sont transformés en prédateurs.

Mais ces violations ne se limitent pas à l’Afrique. Des cas d’inconduite sexuelle ont également été signalés dans des missions au Soudan du Sud, au Liban, en Haïti, en Colombie et en Afghanistan. Ce n’est pas une crise isolée ; c’est un échec systémique qui s’étend sur plusieurs continents.

Des promesses vides et une justice inaccessible

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, insiste depuis 2017 sur une politique de « tolérance zéro ». Pourtant, les chiffres racontent une autre histoire. Alors que des enquêtes sont annoncées, les victimes continuent de se battre pour être reconnues et obtenir réparation.

La preuve la plus accablante ? Depuis 2006, 750 demandes de paternité et de pension alimentaire ont été déposées contre des soldats de la paix de l’ONU, mais plus de 500 restent non résolues. Ces soldats, accusés d’avoir eu des enfants à la suite d’abus sexuels, échappent souvent aux conséquences, la responsabilité disciplinaire étant laissée à leurs pays d’origine dont beaucoup n’agissent pas.

Une culture du silence et de l’acceptation?

Si ces accusations ne suffisaient pas, une enquête interne menée en 2024 au sein de l’ONU a révélé des attitudes profondément troublantes :

  • 3,65 % des employés de l’ONU soit plus de 2 300 personnes estiment qu’il est acceptable de payer pour des services sexuels.
  • Près de 1 % soit 555 employés considèrent qu’il est acceptable d’avoir des relations sexuelles avec un enfant.

Comment une institution censée défendre les droits de l’homme peut-elle tolérer de telles mentalités en son sein?

Une confiance en chute libre dans la direction de l’ONU

L’incapacité de l’ONU à gérer ces abus s’accompagne d’une érosion massive de la confiance interne. L’enquête de 2024 montre que 6 % des employés soit 3 700 personnes n’ont plus confiance dans la direction de l’ONU pour combattre les abus sexuels, un chiffre qui a doublé par rapport à 2023.

Ce constat ne révèle pas seulement une faille dans la politique de l’ONU, mais une crise de crédibilité totale. Si les employés eux-mêmes ne croient pas en la capacité de leurs dirigeants à gérer ces crimes, comment les victimes peuvent-elles espérer obtenir justice?

L’ONU sera-t-elle enfin tenue pour responsable?

Malgré des déclarations officielles et des engagements à agir, l’ONU continue d’échouer à protéger les personnes qu’elle prétend défendre.

António Guterres affirme vouloir prendre des « mesures décisives » pour tenir les coupables responsables, mais l’histoire prouve le contraire. Tant que l’ONU continuera à protéger ses propres membres et à laisser impunies ces atrocités, ses missions de maintien de la paix resteront entachées par les crimes mêmes qu’elles prétendent combattre.

La question qui se pose maintenant est simple: l’ONU est-elle réellement une force de paix, ou simplement une autre institution qui protège ses membres au détriment des plus vulnérables?