Dans un discours ferme et sans compromis lors du « Sommet du Futur » des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a lancé un vibrant appel à une action collective mondiale, exigeant des dirigeants qu’ils abandonnent les tendances isolationnistes et adoptent des approches multilatérales pour faire face aux crises croissantes du changement climatique, de l’inégalité et de la réforme de la gouvernance mondiale.
S’adressant à une assemblée de chefs d’État, de fonctionnaires et de diplomates du monde entier, le président Akufo-Addo a clairement exprimé qu’il n’y avait pas de place pour la complaisance, insistant sur le fait que l’avenir n’est plus un concept lointain mais une réalité immédiate façonnée par les décisions prises aujourd’hui. « L’avenir n’est pas loin. Il est ici, et il est maintenant. Nos actions en ce moment crucial définissent ce qui nous attend », a-t-il déclaré, adoptant un ton d’urgence et de détermination.
Reprenant le thème du sommet, « Des solutions multilatérales pour un avenir meilleur », le président a rappelé à la communauté internationale qu’aucune nation, quelle que soit sa puissance militaire ou économique, ne peut affronter seule les menaces existentielles d’aujourd’hui. « Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut résoudre les défis auxquels nous sommes confrontés. L’interconnexion des crises climatiques, du terrorisme et de l’inégalité exige une coopération mondiale », a affirmé Akufo-Addo, avec une conviction évidente.
Le président Akufo-Addo n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a condamné la montée de « l’isolationnisme irrationnel et du nationalisme aveugle » dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Selon lui, la pandémie a révélé l’inanité du unilatéralisme, démontrant que l’interconnexion des nations est une réalité inévitable. « La pandémie nous a enseigné une vérité indéniable : nous nous élevons ou nous tombons ensemble », a averti Akufo-Addo, rejetant l’idée que les nations puissent résoudre seules les crises mondiales.
Au cœur de son discours se trouvait l’urgence climatique mondiale, où il a souligné la souffrance disproportionnée de l’Afrique malgré sa contribution minimale au problème. « L’Afrique contribue le moins aux émissions de carbone, mais elle supporte le fardeau le plus lourd du changement climatique », a-t-il tonné, appelant à une justice climatique immédiate et sans compromis. Pour Akufo-Addo, l’injustice de la souffrance de l’Afrique dans une crise qu’elle n’a pas créée est intolérable. « On nous dit de nous ‘adapter’ et de ‘faire preuve de résilience’, mais comment s’adapte-t-on à la famine ? Comment bâtir une résilience quand les agriculteurs ne peuvent plus prédire les saisons ? » Ses questions incisives ont résonné dans l’air diplomatique du sommet, laissant peu de doute sur le fait que l’appel de l’Afrique à l’équité ne pouvait être ignoré.
Le président Akufo-Addo a également pris une position ferme sur l’écart croissant entre les nations riches et pauvres, le qualifiant d’insoutenable et d’immoral. « Plus de 700 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté, privées de droits fondamentaux. Pendant ce temps, la richesse des plus riches a explosé. Cette inégalité croissante n’est pas seulement un échec moral, c’est une bombe à retardement », a-t-il lancé, appelant à un nouvel ordre économique mondial inclusif, où aucune nation ne serait laissée de côté. « La pandémie a aggravé cette fracture, et des millions de personnes sont tombées dans la pauvreté tandis qu’une poignée devenait plus riche. Cet écart ne peut durer. »
Un des moments les plus marquants de son discours a été sa demande de réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le qualifiant de « relique antique de la géopolitique de l’après-Seconde Guerre mondiale », Akufo-Addo a exposé l’injustice de la sous-représentation de l’Afrique dans les organes de décision mondiaux. « L’Afrique, un continent de 1,4 milliard d’habitants, ne peut continuer à être marginalisée dans la gouvernance mondiale », a-t-il déclaré, exhortant à la mise en œuvre du Consensus d’Ezulwini, qui exige une représentation permanente de l’Afrique au sein du Conseil. « La voix de l’Afrique doit être entendue si nous sommes sérieux quant à la construction d’un avenir de paix et de sécurité mondiales. »
Dans ses remarques finales, Akufo-Addo a rappelé à ses pairs que leurs actions – ou leur inaction – seraient jugées par les générations futures. « Le monde nous observe. L’avenir nous observe. L’Histoire ne sera pas clémente si nous laissons le monde brûler, si nous élargissons l’inégalité et si nous tournons le dos à la justice. » Ses paroles ont résonné comme un défi lancé à tous les participants : la génération actuelle de dirigeants se lèvera-t-elle à la hauteur de l’enjeu ou sera-t-elle celle qui a assisté, impuissante, à l’effondrement du monde ?
Le discours du président Akufo-Addo était un appel puissant à l’action, une demande de mesures immédiates et décisives pour affronter les crises du présent et bâtir un avenir plus équitable. Ses mots allaient bien au-delà des simples déclarations – ils constituaient un rappel audacieux que le temps des demi-mesures est révolu. Le multilatéralisme, la coopération et des réformes courageuses sont la seule voie à suivre.
Alors que la communauté mondiale fait face à des défis sans précédent, le message du président était limpide : l’ère du « business as usual » est terminée. Désormais, le monde doit agir – uni, déterminé, et avec un sens aigu des responsabilités partagées – si nous voulons assurer un avenir digne d’être défendu.