LA GUERRE EN UKRAINE: UN CONFLIT QUI DURE, UNE AFRIQUE COURTISÉE, MAIS À QUEL PRIX?

By USAfrica News Inc.
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Depuis février 2022, la guerre en Ukraine défie toute logique de paix, éclaboussant le monde entier de ses répercussions économiques, politiques et stratégiques. Pourtant, une question reste en suspens : pourquoi l’Afrique, qui n’a rien à voir avec ce conflit, est-elle soudainement une cible diplomatique pour les grandes puissances ? Alors que certains en Occident prétendent que l’Afrique a tout à gagner en “s’impliquant”, il est temps de déconstruire cette logique avec audace et pragmatisme.

 

Les origines du conflit ukrainien: Une leçon de géopolitique brutale

La guerre en Ukraine n’est pas née du jour au lendemain. Elle découle d’un enchevêtrement d’intérêts historiques, stratégiques et politiques.

L’Ukraine, indépendante depuis 1991, a toujours été un terrain de jeu stratégique entre la Russie et l’Occident. Moscou voit l’Ukraine comme un tampon géopolitique nécessaire pour contrer l’expansion de l’OTAN. À l’inverse, Kiev aspire à une intégration européenne, synonyme de prospérité et d’indépendance.

En 2014, le peuple ukrainien a chassé Viktor Ianoukovitch, un président pro-russe, pour son refus de signer un accord avec l’Union européenne. Ce basculement vers l’Ouest a poussé Moscou à réagir violemment : annexion de la Crimée, soutien aux séparatistes dans le Donbass, et aujourd’hui une guerre totale.

Poutine justifie son invasion par la nécessité de protéger les russophones et de contrer l’encerclement de la Russie par l’OTAN. Mais derrière ce discours se cache une réalité: un Kremlin qui craint de perdre son influence régionale et mondiale.

 

Pourquoi cette guerre s’éternise-t-elle?

Les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont investi des milliards dans l’aide militaire et économique à Kiev. Sans ce soutien, l’Ukraine aurait probablement déjà capitulé. Cette solidarité est aussi une manière pour l’Occident de contenir les ambitions russes.

La Russie, malgré les sanctions, n’a pas reculé. Moscou compte sur l’épuisement des ressources ukrainiennes et sur des fractures dans l’unité occidentale.

Les deux camps restent sur des positions inconciliables : l’Ukraine exige le retrait total des troupes russes, tandis que la Russie ne cèdera jamais les territoires annexés.

 

Trump: Bonne ou mauvaise nouvelle pour cette guerre?

L’idée que Donald Trump pourrait influencer le conflit mérite d’être examinée sans complaisance.

Pendant son mandat, Trump a souvent adopté une position ambiguë envers Poutine. Une nouvelle présidence Trump pourrait signifier un désengagement des États-Unis, affaiblissant l’Ukraine et laissant à la Russie le champ libre.

Trump pourrait chercher à négocier une fin rapide à la guerre, mais cela risquerait d’être au détriment de l’Ukraine, qui pourrait perdre des territoires au profit de la Russie.

Trump a déjà critiqué l’OTAN et l’aide militaire à l’Ukraine. Sa présidence pourrait fragiliser l’unité occidentale, ce qui bénéficierait directement à Poutine.

 

L’Afrique dans ce conflit: Une implication injustifiable

Les grandes puissances courtisent désormais l’Afrique, non pas par respect, mais pour servir leurs intérêts dans ce conflit. La Russie cherche à maintenir ses alliances économiques et militaires en Afrique, tandis que l’Occident tente de briser cette influence.

Ni l’Ukraine ni la Russie n’ont des intérêts vitaux en Afrique, si ce n’est pour exploiter ses ressources et son poids diplomatique. Pourquoi l’Afrique devrait-elle prendre parti dans un conflit qui ne la concerne pas?

Hausse des prix alimentaires: La guerre a perturbé les exportations de blé et d’engrais, aggravant la crise alimentaire dans de nombreux pays africains.

Augmentation de la dépendance économique: L’Afrique est devenue un terrain de jeu pour les puissances étrangères cherchant à compenser leurs pertes économiques dues au conflit.

 

Que gagnerait l’Afrique ? Rien, ou presque

Participer activement ou prendre position dans cette guerre n’apporterait aucun avantage concret. Au contraire, cela pourrait exposer l’Afrique à des pressions économiques et diplomatiques.

L’Afrique pourrait, au mieux, jouer un rôle neutre en promouvant une résolution pacifique. Mais cela nécessite des moyens et une stratégie que peu de pays africains sont en mesure de déployer.

L’Afrique doit refuser d’être instrumentalisée dans une guerre qui n’est pas la sienne. Elle ne doit pas devenir le terrain de bataille diplomatique de puissances qui ne la respectent que lorsqu’elles ont besoin d’elle. Il est temps pour les dirigeants africains de mettre les intérêts de leur peuple en premier, de s’attaquer aux crises alimentaires et économiques exacerbées par ce conflit, et de s’affirmer comme une voix indépendante sur la scène internationale.

L’Afrique n’a rien à gagner dans cette guerre, si ce n’est en rappelant au monde que sa dignité et sa souveraineté ne sont pas à vendre. Que l’Occident et la Russie règlent leurs différends entre eux.