LA CÔTE D’IVOIRE RÉAFFIRME SA SOVEREINTÉ: UNE NOUVELLE ÉPOQUE DANS LES ALLIANCES MILITAIRES

By Patsonvilla, USAfrica News Inc.
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Dans un tournant significatif en matière de diplomatie militaire, le Tchad a annoncé la résiliation de son accord de coopération en matière de défense avec la France, signalant un passage vers une plus grande souveraineté nationale. Ce mouvement dramatique a été communiqué par Abderaman Koulamallah, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Tchad, qui a qualifié la décision de jalon historique pour une nation qui a lutté pour son indépendance vis-à-vis des influences coloniales pendant plus de soixante ans.

 

La fin de cet accord reflète le désir du Tchad de recalibrer ses partenariats stratégiques en ligne avec ses priorités nationales. L’annonce intervient dans un contexte de montée du sentiment anti-français dans la région et d’une tendance croissante parmi les nations d’Afrique de l’Ouest à rechercher des arrangements de sécurité alternatifs, notamment avec des puissances émergentes telles que la Russie, la Turquie et les Émirats Arabes Unis. Malgré les liens historiques, Koulamallah a souligné que cette décision ne remet pas en question la relation de longue date avec la France, mais représente plutôt un engagement renouvelé à définir le propre chemin du Tchad.

 

La relation du Tchad avec la France a longtemps été caractérisée par la coopération militaire, avec environ 1 000 soldats français stationnés dans le pays. Cependant, ces dernières années ont vu une tendance à la diminution de l’influence française, comme en témoignent des demandes similaires de retrait de troupes en Niger, au Mali et au Burkina Faso. Ces pays se sont rapprochés du soutien russe, qui inclut le déploiement de mercenaires à travers la région du Sahel, une zone confrontée à une instabilité et à des conflits croissants.

 

La décision du président intérimaire Mahamat Déby Itno de mettre fin à l’accord peut également être enracinée dans une méfiance envers la direction française, notamment envers le président Emmanuel Macron. Les analystes suggèrent que Déby répond aux pressions internes et aux dynamiques régionales qui l’obligent à diversifier les arrangements de sécurité plutôt que de se fier uniquement à des partenaires traditionnels. De tels sentiments résonnent à travers la région alors que les populations expriment un désir d’autonomie accrue, reflétant un réexamen plus large des relations historiques façonnées par le colonialisme.

 

De plus, alors que le Tchad prend cette nouvelle direction, le Sénégal fait face à des pressions similaires. Le président Bassirou Diomaye Faye a déclaré que la présence militaire française au Sénégal devra également être réévaluée. Dans une interview avec Le Monde, il a déclaré qu’il est temps pour le Sénégal d’éliminer toutes les bases militaires étrangères, soulignant la nécessité d’une relation basée sur le respect mutuel et la souveraineté plutôt que sur la dépendance.

 

La décision du Tchad de s’éloigner des liens militaires français constitue un pivot important dans la géopolitique ouest-africaine. Elle pourrait inaugurer une phase où les nations privilégient l’autodétermination et explorent des partenariats qui correspondent davantage à leurs réalités contemporaines. Avec le Tchad redéfinissant ses engagements militaires, la région pourrait connaître un remodelage significatif des dynamiques de sécurité.