CONGO: LE SUD-KIVU, L’ÉPICENTRE DE LA DERNIÈRE ÉPIDÉMIE MONDIALE DE MPOX, DÉCLARÉE URGENCE SANITAIRE MONDIALE

By USAFRICA NEWS
Kamituga, dans le Sud-Kivu, à l'est du Congo, considérée comme l'épicentre de la dernière épidémie de mpox. (Photo/Moses Sawasawa

Dans une évolution inquiétante, la province du Sud-Kivu a été identifiée comme l’épicentre de cette nouvelle épidémie de mpox, que l’OMS a qualifiée d’urgence sanitaire mondiale. Cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, s’est rapidement propagée dans la région, soulevant des préoccupations quant à son éventuelle expansion au-delà des frontières africaines. Depuis le début de l’épidémie, les autorités sanitaires congolaises ont documenté des centaines de nouveaux cas au Sud-Kivu, faisant de cette province la plus touchée. Le virus, qui se transmet par contact étroit, objets contaminés et sécrétions respiratoires, a submergé les systèmes de santé locaux, dont beaucoup étaient déjà fragilisés par les conflits et l’instabilité en cours.

 

Situation critique au Sud-Kivu

 

Le Sud-Kivu n’est pas étranger aux crises sanitaires, mais cette nouvelle épidémie ajoute une couche supplémentaire de difficultés pour les communautés déjà confrontées à la pauvreté, aux conflits et aux déplacements de population. Avec des installations médicales mal équipées pour faire face à l’afflux de patients, les agents de santé luttent pour contenir la propagation du virus. Le manque d’équipements de protection individuelle (EPI), de kits de dépistage et de vaccins constitue un obstacle majeur, limitant les efforts pour fournir des soins adéquats et prévenir une transmission supplémentaire. L’épidémie a entraîné des centaines de décès, les enfants et les personnes ayant un système immunitaire affaibli étant particulièrement vulnérables. Selon le Dr Samira Zahra, porte-parole de l’OMS, le virus a muté rapidement, compliquant potentiellement les efforts pour développer un traitement ou un vaccin efficace. « Nos équipes sur le terrain font tout leur possible, mais le virus progresse plus vite que nous ne pouvons réagir », a déclaré le Dr Zahra lors d’une conférence de presse plus tôt cette semaine. « Sans aide internationale immédiate, nous risquons de faire face à une situation catastrophique. »

 

 Une urgence sanitaire mondiale

 

En réponse à la situation au Sud-Kivu, l’OMS a déclaré l’épidémie de mpox comme une urgence sanitaire mondiale. Cette classification met en avant le besoin urgent pour la communauté internationale de s’attaquer à la crise, les experts avertissant que sans une maîtrise rapide, le virus pourrait se propager à l’échelle mondiale. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a exhorté les pays du monde entier à contribuer en ressources pour aider le Congo et les autres régions touchées. « Le mpox n’est plus seulement un problème africain ; c’est un problème mondial », a déclaré le Dr Tedros dans un communiqué. « Le virus ne connaît pas de frontières, et nous devons agir maintenant. » Bien que l’épidémie soit actuellement concentrée au Sud-Kivu, des cas ont également été signalés dans les provinces et pays voisins, faisant craindre une épidémie régionale plus vaste.

 

Des efforts sont en cours pour obtenir une aide internationale destinée au système de santé congolais, déjà mis à rude épreuve, mais la réponse reste lente. Les organisations non gouvernementales et les organismes internationaux de santé appellent à un soutien financier accru, à des fournitures médicales d’urgence et à l’envoi de personnel pour lutter contre l’épidémie en première ligne. En plus de l’aide médicale, les experts soulignent l’importance des campagnes de communication pour éduquer le public sur les moyens de se protéger contre le virus. « La sensibilisation du public est essentielle pour contrôler cette épidémie », a déclaré le Dr Pierre Kimbondo, expert médical spécialisé dans les maladies infectieuses. « Plus les gens comprennent comment le virus se propage, mieux ils seront équipés pour prévenir la transmission. »

 

Le mpox et les préoccupations de santé publique mondiale

 

Le mpox est causé par le virus de la variole du singe, qui fait partie de la même famille que la variole. Bien que moins mortel que la variole, le mpox peut provoquer des éruptions cutanées douloureuses, de la fièvre et, dans les cas graves, une défaillance des organes et la mort. Avec la pandémie de COVID-19 toujours en cours, les systèmes de santé mondiaux sont déjà sous tension, et une nouvelle crise mondiale du mpox pourrait aggraver les défis existants. Le virus a évolué de manière significative ces dernières années, poussant les scientifiques à étudier de près ses mutations. Les experts s’inquiètent particulièrement du fait que l’augmentation des voyages internationaux pourrait faciliter sa propagation au-delà du Congo, en particulier avec la réouverture des économies et des frontières après la pandémie de COVID-19.

 

Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers le Sud-Kivu. La province a un besoin urgent de soutien international, et sans intervention immédiate, l’épidémie de mpox pourrait devenir une catastrophe sanitaire mondiale. Les experts en santé publique, les gouvernements et les organisations humanitaires doivent s’unir pour contenir ce virus, protéger les populations vulnérables et fournir les ressources nécessaires aux travailleurs de la santé en première ligne au Congo et au-delà. Alors que l’épidémie au Sud-Kivu s’intensifie, la communauté mondiale de la santé doit réagir ensemble pour empêcher que le virus ne devienne la prochaine pandémie. Cette situation souligne la nécessité d’une coopération internationale plus forte et d’une action rapide pour protéger la santé publique mondiale.